Le vénérable constructeur britannique Rolls-Royce a toujours rimé avec luxe opulent et performances démesurées. Mais face aux sirènes de l’électrification, même les monuments finissent par céder. Ainsi est né le Spectre, premier modèle 100% électrique de la marque. Un événement majeur qui n’a pas échappé à l’œil aiguisé (et aux doigts agiles) des préparateurs allemands de chez Mansory.
Connus pour leurs transformations automobiles aussi radicales que coûteuses, ils se sont attaqués au Spectre avec la ferme intention de le faire entrer dans une nouvelle dimension, celle où l’écologie côtoie l’extravagance la plus décomplexée.
Oubliez le Spectre sage et distingué tout droit sorti des ateliers de Goodwood, Mansory a décidé de lui injecter une bonne dose de testostérone (électrique bien sûr). Au menu de cette transformation complète : un kit carrosserie en fibre de carbone intégrale (on ne rigole pas avec la légèreté, même pour une voiture qui pèse près de 3 tonnes), des jantes forgées “ultra légères” de 23 ou 24 pouces (parce qu’il faut bien loger les énormes freins carbone-céramique), et un intérieur entièrement revu et corrigé par les artisans selliers de la maison Mansory. Cuir surpiqué, inserts en carbone forgé, tout est fait pour que les heureux propriétaires (et surtout leurs comptes en banque) se rappellent qu’ils ne sont pas montés à bord d’une simple voiture, mais d’une véritable œuvre d’art roulante.
Côté performances, Mansory reste discret sur les modifications apportées au groupe motopropulseur du Spectre. Rappelons que le modèle de série développe déjà la bagatelle de 585 chevaux et 900 Nm de couple, de quoi catapulter ce mastodonte de 0 à 100 km/h en 4,5 secondes. On imagine que Mansory a dû trouver le moyen de grappiller quelques chevaux et Nm par-ci par-là, histoire de justifier le prix de la transformation.
Car oui, parlons-en du prix. Si le Spectre “de base” démarre aux alentours de 400.000 euros, il faudra sans doute débourser le double, voire le triple, pour s’offrir une version préparée par Mansory. Une broutille pour la clientèle visée, habituée à ce que leurs voitures coûtent plus cher que nos appartements.
Mais au-delà de l’aspect ostentatoire et du prix astronomique, cette préparation pose une question intéressante : l’avenir de la voiture de luxe est-il condamné à être électrique ? Si l’on en croit les constructeurs, la réponse est oui. Ferrari comme Porsche l’ont prouvé avec leurs Taycan et autre Mission E, il est possible d’allier sportivité et électrification. Reste à savoir si les puristes, ceux pour qui le son d’un V12 vaut tous les arguments écologiques du monde, seront prêts à franchir le pas.
En attendant, Mansory s’occupe de faire rêver les plus fortunés d’entre nous avec cette préparation pour le moins délirante. Après tout, qui a dit que l’écologie devait être triste et ennuyeuse ? Certainement pas Mansory.
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