CONCEPTS & RENDUS
Renault 4CV Estate 2026 : Moteur V6, intérieur de yacht et un look à faire pâlir une Bugatti
Le concept Renault 4CV Estate 2026 est une création numérique du studio de design Eduardo Benz. Il ne s’agit pas d’un modèle officiel de Renault, mais d’une réinterprétation radicale transformant la 4CV populaire en « Estate de Chasse » de luxe. Ce restomod digital spécule sur un moteur V6 hybride avant, un intérieur digne d’un yacht et un design « coachbuild » inspiré des carrossiers français d’avant-guerre.
Sortez-vous cette image de la tête. Oubliez la « motte de beurre » jaune sable, vestige de la peinture de l’Afrika Korps. Oubliez le modeste 760 cm³ en porte-à-faux arrière qui propulsait la France de l’après-guerre. Oubliez la voiture populaire, la première Française à dépasser le million d’exemplaires, la « 4-4-4 » (4 portes, 4 places, 4 chevaux fiscaux). La Renault 4CV, telle que nos grands-parents l’ont connue, était un symbole de simplicité, d’économie et de renaissance. Elle était l’antithèse absolue du luxe, de la performance et de l’exubérance.
Et c’est précisément pourquoi ce concept numérique, imaginé par le studio Eduardo Benz, est un tel choc culturel.
Ce que nous avons sous les yeux n’est pas un simple « restomod ». C’est une hérésie magnifique. Une réincarnation totale qui prend l’ADN de l’icône la plus populaire de France et l’injecte dans le corps d’une hyper-GT digne des grands carrossiers d’avant-guerre. C’est un « what if » provocateur : et si, en 2026, la 4CV revenait, non pas comme une citadine électrique, mais comme une « Estate de Chasse » ultra-exclusive ?
Chez Eduardo Benz Design, nous analysons des concepts quotidiennement. Rares sont ceux qui parviennent à bousculer à ce point les codes et l’héritage. Plongeons dans cette œuvre d’art digitale.

Le Design Extérieur
La première rupture, la plus évidente, est la proportion. La 4CV originelle était un tout-à-l’arrière. Pas de calandre, un capot avant plongeant vers un minuscule coffre. Le concept d’Eduardo Benz inverse tout. Le capot est long, sculptural, puissant. Il suggère une mécanique noble, logée à l’avant. La calandre en diamant, fièrement verticale, rend hommage à Renault tout en évoquant les proues des Delahaye ou des Talbot-Lago « Goutte d’Eau ».
Les ailes « pontons » sont une réinterprétation magistrale. Sur l’originale, elles étaient fonctionnelles. Ici, elles sont sensuelles, musclées, s’étirant sur toute la longueur de la voiture avant de se fondre dans une poupe fuyante. Le profil est l’élément le plus spectaculaire.
Le véhicule est bas, incroyablement bas. La ligne de toit « fastback » se prolonge sans interruption, transformant la berline 4 portes en un « Shooting Brake » 5 portes (ou « Estate » comme le suggère son nom). C’est le genre de carrosserie que les aristocrates britanniques commandaient pour leurs parties de chasse. Les jantes, de grand diamètre avec une finition bronze-doré, sont résolument modernes et remplissent parfaitement les passages de roue gonflés.
L’Intérieur – Le Sanctuaire de Cuir et de Pixels
Si l’extérieur est une Bugatti, l’intérieur est un Riva. L’habitacle spartiate de la 4CV de 1947, fait de tôle peinte et de tissu rêche, laisse place à un sanctuaire de luxe. Le concept d’Eduardo Benz imagine un espace tendu de cuir couleur cognac, des sièges aux contre-portes. Les surpiqûres en losange ajoutent une touche de « bespoke » que l’on ne trouve que dans la très haute couture automobile (Pagani, Spyker).
Le poste de pilotage est une fusion parfaite de classicisme et de technologie. Le tableau de bord est une pièce de bois massif sculptée, qui semble flotter, traversée par un éclairage d’ambiance LED. Mais là où la 4CV avait un unique compteur central, ce concept intègre deux écrans. Un combiné d’instruments numérique derrière un volant à trois branches cerclé de bois, et un large écran central d’infodivertissement. C’est chaleureux, technologique et incroyablement chic. C’est moins un habitacle de voiture qu’un salon privé.

La Métamorphose Arrière – D’Utilitaire à Supercar
La poupe de la 4CV originelle était définie par son capot moteur à ouïes et ses petits feux ronds. Ici, la transformation est totale. La poupe est fuyante, épurée, presque minimaliste. Le logo Renault trône au-dessus d’une plaque d’immatriculation moderne, encadrée par des feux LED horizontaux d’une finesse extrême.
Mais le détail qui trahit la véritable nature de l’engin se trouve en bas. Deux doubles sorties d’échappement, chromées et intégrées dans un diffuseur discret. Quatre sorties. Ce n’est pas un détail esthétique, c’est une déclaration de performance. C’est la confirmation visuelle que le petit moteur 4 cylindres de 17 chevaux a été remplacé par quelque chose de bien plus sérieux.
Sous le Capot : L’Hérésie Mécanique (V6, Hybride ou H2 ?)
Spéculons, car le design le commande. Ce long capot n’est pas fait pour un 4 cylindres. Pour rivaliser avec les Bugatti et les « Coachbuilds » modernes, ce concept mérite une motorisation d’exception, en totale opposition avec son héritage.
Oublions le 100% électrique, trop silencieux, trop simple pour un design aussi baroque. Nous imaginons trois scénarios plausibles pour cette « Estate de Chasse » 2026 :
- L’Option « Alpine » (La Raisonnable) : Le moteur 4 cylindres 1.8L turbo de l’actuelle A110, mais lourdement hybridé (MHEV ou Full-Hybrid) pour dépasser les 400 chevaux. Vif, léger, et français.
- L’Option « Grand Tourisme » (Le V6 du Titre) : L’option la plus noble. Renault-Nissan a accès à des V6. On peut rêver d’une version civilisée du V6 3.0L de la nouvelle Nissan Z, ou, soyons fous, d’un V6 biturbo hybride E-Tech développé spécifiquement, dépassant les 600 chevaux. Le son, le couple, la noblesse du 6 cylindres seraient en parfaite adéquation avec le look.
- L’Option « Avant-Garde » (L’Hydrogène) : Pour rester dans la performance « propre » sans céder au silence de l’électrique, un moteur à combustion interne à hydrogène (H2-ICE). Le futur de la performance selon certains, gardant le son et les vibrations que nous aimons, mais ne rejetant que de l’eau.
Voici un tableau comparatif qui illustre le gouffre entre l’origine et le concept :
Caractéristique Renault 4CV (1947) Concept 4CV Estate 2026 (Spéculation V6 Hybride) Moteur 4 cyl. 760 cm³ V6 3.0L Biturbo + Hybride E-Tech Position Arrière Avant Puissance 17 ch ~620 ch (combinée) Couple ~40 Nm ~750 Nm Transmission Propulsion (Boîte 3 vit.) Intégrale (Boîte 8 vit. double embrayage) Carrosserie Acier Fibre de carbone / Aluminium Intérieur Tissu, Tôle peinte Cuir pleine fleur, Bois véritable, Écrans HD Vitesse Max ~90 km/h > 320 km/h (estimée)
Positionnement : Le « One-Off » à Sept Chiffres
Ne nous leurrons pas. Ce n’est pas une voiture de série. C’est un « One-Off » (exemplaire unique) ou une série très limitée (5 à 10 unités) destinée à des collectionneurs, à l’image de ce que fait Touring Superleggera en Italie ou Singer avec les Porsche 911.
Le niveau de finition de l’intérieur, la complexité de la carrosserie (qui serait sans doute entièrement en fibre de carbone) et la motorisation d’hypercar placent ce concept 4CV Estate 2026 dans la stratosphère automobile. Nous parlons ici d’un prix qui ne se compte pas en centaines de milliers, mais en millions d’euros. C’est un objet d’art roulant, un caprice de milliardaire qui se paierait une tranche de l’âge d’or de la carrosserie française, ressuscitée par la technologie moderne.

La 4CV : Plus qu’une Icône, un Canevas
Ce concept numérique d’Eduardo Benz est une provocation brillante. Il nous force à nous interroger sur la nature même d’une icône. Faut-il la préserver intacte ou peut-elle servir de canevas pour une création radicalement opposée ?
En fusionnant l’icône la plus populaire de France avec l’opulence d’une Bugatti et le luxe d’un yacht, ce concept 4CV Estate 2026 ne se contente pas de rendre hommage. Il crée un nouveau mythe. Il nous rappelle qu’avant d’être un constructeur de voitures de masse, la France était le berceau des carrossiers les plus extravagants et les plus désirables au monde. Et si l’avenir de Renault, ou du moins une partie, se trouvait dans ce passé glorieux ?
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