« Si ça porte un badge Ferrari, NE LE TOUCHE PAS !!! 👎 », s’exclame Danruss76, un internaute visiblement indigné, sous la publication Instagram de @mansory.middle.east. L’objet du délit ? Une Ferrari Monza SP2, pas n’importe laquelle : une version revisitée par le préparateur allemand Mansory, exposée fièrement dans son antre de Dubaï avant de trouver preneur,une somme que l’on imagine astronomique.
L’histoire ne dit pas si Danruss76 est un puriste de la marque au cheval cabré, mais sa réaction, aussi excessive soit-elle, soulève une question existentielle dans l’univers des supercars : jusqu’où peut-on aller dans la modification d’une œuvre d’art automobile ?
Car il faut bien l’avouer, la MoSP2 de base a tout d’une œuvre d’art. Un hommage vibrant aux barchettas de course des années 50, ces bolides spartiates et terriblement sexy qui ont fait la légende de Ferrari. Lancée en 2018, la Monza SP2 (version biplace de la SP1 monoplace) est un concentré de technologie et de design rétro-futuriste. Son V12 atmosphérique de 810 chevaux chante une mélodie qui donne des frissons, propulsant ses deux occupants à 100 km/h en moins de 3 secondes. Un rêve inaccessible pour 99,99% de la population mondiale, limité à seulement 499 exemplaires.
C’est là que Mansory entre en scène. Le préparateur allemand, connu pour ses créations extravagantes et souvent controversées, s’est attaqué à la Monza SP2 avec la subtilité d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Le résultat ? Une explosion de fibre de carbone, des jantes surdimensionnées et un aileron arrière imposant qui ne sont pas sans rappeler une certaine Batmobile.
Alors, sacrilège ou coup de génie ? La réponse, comme souvent, est une question de goût. Il est indéniable que la Monza SP2 Mansory ne laisse pas indifférent. Certains crieront au scandale, regrettant la pureté des lignes originelles. D’autres y verront une expression ultime de la personnalisation automobile, un moyen de rendre encore plus exclusive une voiture déjà rarissime.
Il est intéressant de noter que la modification de voitures de prestige a une longue histoire. Dès les années 50, des carrossiers comme Zagato ou Pininfarina se sont fait un nom en habillant les châssis Ferrari, Maserati ou Alfa Romeo de carrosseries uniques, sur mesure. Plus près de nous, des préparateurs comme Koenig Specials, Gemballa ou Raborgh ont marqué les années 80 avec leurs versions bodybuildées de Porsche, Ferrari et Lamborghini.
Aujourd’hui, le marché de la personnalisation automobile est plus florissant que jamais. Des entreprises comme Mansory, Brabus ou Novitec se livrent une concurrence acharnée pour séduire une clientèle fortunée avide d’exclusivité. Et face à la montée en puissance des voitures électriques, souvent perçues comme aseptisées, le besoin de se démarquer, de posséder un objet unique et émotionnel n’a jamais été aussi fort.
La Ferrari Monza SP2 Mansory s’inscrit parfaitement dans cette tendance. Elle est l’expression d’un désir de repousser les limites, de ne pas se contenter de l’ordinaire, même lorsque l’ordinaire à extraordinaire. Alors, la prochaine fois que vous croiserez une Ferrari modifiée, ne la jugez pas trop vite. Derrière l’excentricité apparente se cache peut-être une histoire, une vision, et surtout, une passion dévorante pour l’automobile.
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