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De 1970 à 2025 : La Citroën SM « Concorde Concept » est le voyage dans le temps dont nous avions besoin

Le Citroën Concorde Concept est-il l’héritier spirituel de la mythique Citroën SM de 1970 ?

Publié

il y a 2 semaines

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29 octobre 2025

Par

L'Equipe EB Design

Le Citroën Concorde Concept vu de trois-quarts avant, la lumière se reflétant sur sa peinture bleu métallisé et ses lignes sculpturales.

1970. Le Salon de Genève. Le monde de l’automobile, encore sous le choc de la révolution DS, retient son souffle. Sur le stand Citroën, il n’y a pas une voiture, il y a un ovni. Une flèche longue, basse, sculptée par le vent, dotée d’un regard perçant à six phares sous une verrière aérodynamique. C’est la Citroën SM. Un nom de code qui sonne comme « Sa Majesté ».

C’était plus qu’une voiture. C’était un manifeste. Le fruit d’une ambition folle, d’un rachat de Maserati par les chevrons juste pour récupérer un cœur noble : ce fameux V6 italien. C’était l’œuvre d’un génie du design, Robert Opron. C’était une démonstration technologique : suspension hydropneumatique, direction DIRAVI à rappel asservi… En 1970, la SM n’était pas une voiture de son temps, elle venait du futur. Elle était le futur.

Puis, le futur est devenu compliqué. Le choc pétrolier, les limitations de vitesse, les réalités industrielles. La SM, cette icône du design automobile français, a disparu aussi vite qu’elle était apparue, laissant un vide que personne n’a jamais osé combler.

55 ans plus tard. Nous sommes en 2025. Nous vivons dans une ère de design automobile dictée par les batteries, les SUV et les écrans surdimensionnés. L’audace ? La « folie » ? La poésie mécanique ? Elles sont souvent reléguées aux musées.

Et si…

Et s’il était possible de remonter le temps ? De capturer cet esprit de 1970 et de le propulser en 2025 ? C’est précisément la mission que s’est donnée Eduardo Benz Design. Nous n’avons pas créé une copie. Nous avons imaginé un héritage. Nous l’appelons le « Concorde Concept ». Un nom qui, comme la SM, évoque une autre icône franco-technologique, un rêve supersonique. C’est le voyage dans le temps que nous attendions tous.

Une Silhouette Mach 2 : L’Hommage Extérieur

La SM originelle était une étude aérodynamique. Le « Concorde Concept » respecte ce dogme. Le profil est un trait pur, tendu du capot avant jusqu’à l’arrière fuyant. La première chose qui frappe, c’est ce regard. Disparus, les six phares de la Citroën SM 1970 ; ils sont remplacés par une unique signature lumineuse LED qui traverse la calandre, soulignant les chevrons subtilement intégrés. C’est acéré, moderne, mais l’ADN est indéniable.

La vue de trois-quarts avant est spectaculaire. Le capot est long, plongeant, tandis que l’habitacle est repoussé très loin vers l’arrière, posé sur des hanches musclées qui évoquent la puissance. Le toit noir panoramique, qui se fond dans la lunette arrière, est un clin d’œil direct au toit en acier inoxydable brossé de la SM.

Vue de profil du concept car Citroën Concorde bleu clair, montrant ses lignes GT fluides et ses grandes roues sportives dans un style aérodynamique. — Le profil du « Concorde Concept » : une ligne unique, tendue comme une flèche, qui rend hommage à la silhouette fastback de la SM originelle.

Les flancs sont sculptés, mais sans excès. On retrouve le fameux décroché au niveau de la vitre de custode, un détail stylistique d’Opron, réinterprété ici pour dynamiser la ligne. C’est un concept car GT dans la plus pure tradition : fait pour avaler des kilomètres à haute vitesse, pas pour parader en ville.

Vue de trois-quarts avant du Citroën Concorde Concept, garé sur des pavés, mettant en valeur sa large calandre et ses phares LED acérés. — Le « Concorde Concept » nous fixe. La signature lumineuse remplace la calandre à six phares, créant un regard aussi futuriste que celui de son aïeule en 1970.

Le Cockpit Franco-Italien 2.0

Si l’extérieur était un choc, l’intérieur de la SM de 1970 était un voyage interstellaire. Son volant monobranche, ses cadrans ovales, son design « tout-à-l’horizontal »… c’était de la science-fiction. Comment traduire cela sans tomber dans la caricature ?

Le « Concorde Concept » répond par une fusion de luxe et de technologie. Fini les cadrans individuels. Un large écran panoramique fait face au conducteur, regroupant l’instrumentation et l’infodivertissement. Mais contrairement aux tablettes « posées » que l’on voit partout, celle-ci est parfaitement intégrée dans une planche de bord qui s’étire sur toute la largeur.

Le volant, bien que moderne, arbore fièrement les chevrons et une ergonomie pensée pour le « Grand Tourisme ». On note l’éclairage d’ambiance bleu, qui court le long des portières et de la console centrale, créant un cocon technologique. Les sièges sport, avec leurs surpiqûres coordonnées, offrent un maintien qui semble parfait pour une « Autobahn » allemande ou une route de montagne corse. C’est moins « spatial » que l’originale, mais infiniment plus luxueux et connecté.

Vue intérieure du cockpit du Citroën Concorde Concept, montrant un tableau de bord numérique moderne, un volant sportif et des sièges baquets bleus. — Le poste de pilotage : une réinterprétation moderne du luxe GT, où les écrans panoramiques remplacent les cadrans ovales de la SM.

Une Signature Lumineuse Inoubliable

L’arrière de la SM était peut-être sa partie la plus reconnaissable. Cette immense bulle de verre servant de hayon, et cette plaque d’immatriculation logée entre les feux. Le « Concorde Concept » reprend cette idée d’un arrière large et horizontal.

La signature lumineuse arrière est un bandeau unique, fin et technologique, qui assoit visuellement la voiture. Le hayon en verre est conservé dans l’esprit, mais il est désormais encadré par un diffuseur arrière agressif en carbone. Ce n’est plus seulement de l’aérodynamique pour la stabilité, c’est aussi de l’appui pour la performance.

Vue de trois-quarts arrière du concept car Citroën Concorde, soulignant le bandeau lumineux LED arrière et le design fastback sportif. — La poupe du « Concorde Concept ». La finesse du bandeau lumineux répond aux hanches larges, un équilibre parfait entre élégance et puissance.

Vue du dessus, la parenté est encore plus évidente. La forme de « goutte d’eau », le cockpit centré, et ce toit en verre intégral qui baigne l’habitacle de lumière.

Vue aérienne (plongeante) du Citroën Concorde Concept, montrant son toit panoramique en verre et sa silhouette symétrique sur une place pavée. — Vu du ciel, le « Concorde Concept » révèle son essence : une goutte d’eau aérodynamique, où le verre et le métal se fondent.

Le Cœur de la Bête

Venons-en au sujet qui fâche. La SM, c’était un moteur : le V6 Maserati. Un son, un caractère, une noblesse. Une voiture 100% électrique, aussi rapide soit-elle, ne pourrait jamais capturer cet esprit. Pour le « Concorde Concept », nous avons donc imaginé des alternatives dignes de ce nom.

Nous parlons d’un concept car GT, pas d’un simple objet de style. La performance doit être au rendez-vous, mais avec panache. Nous imaginons deux voies :

L’Héritage Italien (Hybride) : Le lien avec Maserati existe toujours au sein de Stellantis. Imaginez le V6 « Nettuno » de la MC20, ou une version survitaminée du V6 de l’Alfa Romeo Quadrifoglio, couplé à un système hybride rechargeable (PHEV). On obtiendrait une puissance cumulée de 600 à 700 ch, le couple instantané de l’électrique, et la fureur du V6 dans les tours.
L’Utopie (Hydrogène) : Pour un concept nommé « Concorde », pourquoi ne pas rêver d’une technologie d’avant-garde ? Pas une pile à combustible, mais un moteur à combustion interne à hydrogène. Une technologie qui préserve le son, les vibrations, l’architecture d’un moteur noble, tout en ne rejetant que de la vapeur d’eau. Le « bruit et la fureur » de 1970, avec la conscience écologique de 2025.

Pour mieux visualiser, comparons le mythe et le rêve :

Caractéristique	Citroën SM (1970 – V6 Maserati)	Concept « Concorde » (Spéculation – V6 Hybride)
Moteur	V6 à 90° (Maserati C114)	V6 Bi-Turbo + Moteur électrique
Cylindrée	2.7 Litres	~3.0 Litres
Puissance	~170 ch	~650 ch (combinée)
Couple	~230 Nm	~800 Nm (combiné)
Philosophie	GT sophistiquée, rapide et complexe	Hyper-GT, couple instantané, efficience
Bande Sonore	Son métallique et complexe	Hurlement bi-turbo + silence électrique

Vue de face en contre-plongée du Citroën Concorde Concept bleu, garé sur des pavés, mettant l'accent sur sa posture basse et agressive. — La puissance à l’arrêt. Sous ce capot plongeant se cache une motorisation noble, un cœur digne de l’héritage Maserati.

Le Rêve a-t-il un Prix ?

La Citroën SM 1970 n’était pas bon marché. Elle coûtait plus cher qu’une Porsche 911 S. C’était une voiture de connaisseur, de patron, de célébrité. Le « Concorde Concept », s’il devait un jour inspirer une production, ne serait pas une voiture de masse.

Nous ne parlons pas d’une remplaçante de la C5. Nous parlons d’une « Halo Car ». Un véhicule d’image, produit en série limitée, destiné à rivaliser avec des marques comme Aston Martin, la nouvelle Mercedes-AMG GT, ou une Lexus LC 500. Son prix se situerait inévitablement dans la fourchette des 150 000 € à 200 000 €. Un prix qui le positionnerait comme le sommet absolu du design automobile français.

Plus qu’un Hommage, une Exigence

Ce « Concorde Concept » imaginé par Eduardo Benz n’est pas une simple étude de style. C’est un rappel. C’est une question posée à l’industrie automobile : où est passée l’audace ? Où est passé le risque ?

La Citroën SM originelle était un échec commercial, mais une victoire culturelle absolue. Elle a prouvé que la France pouvait créer la voiture la plus avancée, la plus belle et la plus étrange du monde, tout à la fois.

Ce voyage dans le temps de 1970 à 2025 nous montre que cet esprit n’est pas mort. Il est juste en sommeil. Le « Concorde Concept » n’est pas une voiture que Citroën va construire. C’est une voiture que Citroën devrait construire. C’est le voyage dans le temps dont nous avions besoin, ne serait-ce que pour nous souvenir que l’avenir, en automobile, devrait toujours rimer avec « rêve ».