SECRETS ET ANECDOTES
Citroën GSA Pallas : L’Incroyable Histoire du « Luxe Spatial » à la Française
Oubliez le cuir. En 1980, le luxe selon Citroën, c’était la GSA Pallas. Un « lounge » roulant avec un design de cockpit spatial et un confort hydropneumatique absolu.
Oubliez le cuir froid des berlines allemandes de l’époque et le faux bois des américaines. En 1980, le luxe, le vrai, le disruptif, se trouvait chez Citroën. Il ne se voyait pas, il se ressentait. La GSA Pallas n’était pas une voiture conçue pour impressionner votre voisin ; c’était un salon privé, un « lounge » roulant conçu pour vous isoler du monde. C’était l’apogée du « Luxe Spatial », une vision où la technologie et le confort primaient sur l’opulence.
Quand on analyse la GSA Pallas, on ne voit pas une « vieille Citroën ». On voit une capsule temporelle, le chant du cygne d’une philosophie de design radicale.


Pallas : Le Luxe Sensoriel Selon Citroën
Le label « Pallas » chez Citroën, c’était la haute couture. Sur la GSA, cette finition transfigurait une berline populaire en une expérience sensorielle. À l’extérieur, la Pallas se distinguait par des touches subtiles : des baguettes chromées, des enjoliveurs spécifiques « pleins » (très aérodynamiques) et, souvent, des teintes métallisées profondes comme le « Brun Scarabée » ou le « Bleu Lagune ». Le message était clair : élégance, pas arrogance.
Mais c’est en ouvrant la portière que le « Luxe Spatial » vous frappait. Le sol n’était pas recouvert de simple moquette, mais d’un tapis épais à longs poils. Les sièges, au design incroyablement confortable, étaient drapés d’un velours épais, souvent avec des motifs psychédéliques typiques de la transition 70/80. Citroën avait compris que le luxe, c’est aussi le silence. La GSA Pallas bénéficiait d’une insonorisation poussée, filtrant les bruits de la route et le son si particulier du moteur boxer quatre cylindres à plat, le laissant ronronner au loin.
Un Poste de Pilotage d’un Autre Monde
Si l’habitacle était un salon, le poste de conduite était un cockpit de navette spatiale. C’est là que la GSA Pallas justifie son titre de « Luxe Spatial ». Oubliez tout ce que vous savez sur l’ergonomie automobile. Ici, pas de commodos classiques. Tout tombait sous les doigts grâce aux célèbres « satellites » PRN (Pluie, Route, Nuit). À gauche, un cylindre rotatif pour les phares et les clignotants. À droite, un autre pour les essuie-glaces.
Cette ergonomie, héritée de la CX, était conçue pour une sécurité maximale : ne jamais lâcher le volant monobranche. Ce volant, autre signature de la maison, était une sculpture à lui seul, conçu pour dégager entièrement la vue sur le tableau de bord. Et quelle vue ! La GSA Pallas offrait des compteurs futuristes, avec en son centre un compteur de vitesse à « loupe » (ou « pèse-personne » pour les intimes) : un tambour rotatif affichant la vitesse derrière un verre grossissant. C’était déroutant au premier abord, mais incroyablement lisible.

L’Aérodynamisme et le Confort
La GSA, c’est d’abord la GS de Robert Opron (le designer des SM et CX) à qui on a enfin greffé un hayon. Ce « A » pour « améliorée » (ou « Athlétique » selon le marketing) a transformé la voiture. Le hayon la rendait pratique, mais la ligne Kammback (arrière tronqué) était surtout un chef-d’œuvre d’aérodynamisme. Avec un Cx d’environ 0.32, la GSA Pallas fendait l’air avec une efficacité que beaucoup de voitures modernes lui envient.
Pourquoi est-ce du « luxe » ? Parce qu’un bon aérodynamisme signifie moins de bruits de vent à haute vitesse. Combiné à l’insonorisation Pallas, voyager en GSA sur autoroute était une expérience feutrée, reposante. Le moteur 1300cc, bien que modeste en puissance, suffisait à emmener cette capsule légère dans un silence remarquable.
Le Tapis Volant Hydropneumatique
Le cœur du « Luxe Spatial » n’est pas un V8, c’est une sphère verte remplie d’azote et d’huile LHM. La suspension hydropneumatique. C’était la technologie signature de Citroën, démocratisée par la GS/GSA. Sur la Pallas, cette suspension était calibrée pour un confort maximal.
Là où une Peugeot 305 ou une Renault 18 de l’époque vous secouait sur les pavés, la GSA Pallas flottait. Elle absorbait les nids-de-poule, les dos d’âne, les irrégularités de la route avec une nonchalance déconcertante. C’est ce qu’on appelait l’effet « tapis volant ». De plus, la voiture conservait une assiette constante quelle que soit la charge. Que vous soyez seul ou avec quatre passagers et le coffre plein, le confort et la tenue de route restaient identiques. C’était, et ça reste, un exploit technologique.
Pour visualiser à quel point la GSA Pallas jouait dans sa propre catégorie, voici une comparaison rapide avec ses rivales directes de l’époque.
Caractéristique Citroën GSA Pallas (1980) Renault 18 GTS (1980) Peugeot 305 SR (1980) Philosophie Confort technologique Classicisme bourgeois Le juste milieu (PSA) Moteur 4-cyl à plat (Boxer), Air 4-cyl en ligne, Eau 4-cyl en ligne, Eau Suspension Hydropneumatique Essieu rigide (AR) Roues indépendantes (AR) Ergonomie Satellites, volant monobranche Comodos classiques Comodos classiques Le « Truc en plus » « Tapis volant », Cx record Moteur « Cléon-Alu » Comportement routier « sérieux » Coefficient de Buzz 10/10 (pure folie) 3/10 (la voiture de papa) 4/10 (efficace mais oubliable)
La Singularité de la Vision « Pallas »
Pour mieux comprendre la philosophie unique de Citroën, ce diagramme illustre la répartition des arguments de vente de la GSA Pallas par rapport à la moyenne de ses concurrentes.


L’Icône d’un Futur Oublié
La GSA Pallas est un paradoxe fascinant. C’était la dernière représentante de la folie créative de Citroën avant la rationalisation complète par PSA. Sa remplaçante, la BX, bien que pétrie de qualités et toujours hydropneumatique, rentrera dans le rang : tableau de bord classique, design plus anguleux (signé Bertone, mais moins « fou »), et fin des moteurs boxer. La GSA Pallas est donc la dernière voiture « populaire » à proposer ce cocktail unique : un confort de limousine, un moteur d’avion de tourisme, et un cockpit de vaisseau spatial. Aujourd’hui, alors que toutes les voitures de luxe se copient avec des écrans géants et du « piano black », le « Luxe Spatial » de la GSA Pallas nous manque terriblement.
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