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80% des Dauphine Mortes en 10 Ans : Le Scandale de l’Acier que Renault Voulait Oublier

Pourquoi la Renault Dauphine rouillait-elle si vite ? Ce « scandale de l’acier » s’explique par deux facteurs majeurs

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C’est un chiffre qui donne le vertige. Imaginez : sur les 2,15 millions de Renault Dauphine produites, une majorité écrasante, estimée par certains experts à près de 80%, aurait tout simplement disparu de la circulation avant même son dixième anniversaire. La cause ? Un mal invisible qui rongeait le symbole du succès français de l’après-guerre : la rouille.

Lancée en 1956 pour succéder à la mythique 4CV, la Dauphine avait tout pour plaire. Plus moderne, plus habitable, joliment dessinée, elle incarne la nouvelle prospérité. Renault, sous la direction de Pierre Dreyfus, rêve de conquête mondiale, visant particulièrement le marché américain. La production est lancée à une cadence infernale. Mais pour tenir ce rythme et maintenir des coûts bas, Renault a fait des économies drastiques. Des économies fatales.

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Le « scandale » de la Dauphine n’est pas un mythe, il est technique. Le premier coupable est l’acier. Dans une France en reconstruction, la qualité des tôles, souvent issues de recyclage, est médiocre. Elles sont fines et surtout, elles ne reçoivent quasiment aucun traitement de protection. La peinture d’apprêt est minimale, la galvanisation inexistante.

Pire, le design de la voiture devient son propre piège. La conception de la coque autoporteuse, bien que moderne, est truffée de corps creux, de longerons et de passages de roue qui agissent comme de parfaits réceptacles pour l’eau, la boue et le sel. La voiture pourrit littéralement de l’intérieur, l’humidité restant piégée sans aucune possibilité d’évacuation.

Une Renault Dauphine rouge vif, parfaitement restaurée, brillant au soleil lors d'un salon de voitures anciennes.
Symbole de la France des années 50, la Dauphine a connu un succès fulgurant avant que ses défauts de fabrication ne soient exposés.

Le résultat est catastrophique. En France, on ironise sur cette voiture « jetable », mais à l’export, c’est un fiasco. Aux États-Unis et au Canada, où le sel de déneigement est massivement utilisé, les Dauphine fondent à vue d’œil. La légende parle de voitures arrivant sur les ports américains déjà piquées par la rouille après la traversée. Le marché US, qui devait être la poule aux œufs d’or, se ferme brutalement. Renault se retrouve avec des dizaines de milliers d’invendus qui rouillent sur les docks.

Les Points Faibles de la Dauphine : Anatomie d’un Désastre

La corrosion n’attaquait pas au hasard. Elle ciblait des zones spécifiques où la conception favorisait l’accumulation d’humidité. Ce diagramme interactif montre les « points chauds » que tout collectionneur connaît par cœur.

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Points de Corrosion Critiques de la Dauphine

  • Longerons avant :
  • Planchers :
  • Passages de roue (AV/AR) :
  • Bas de caisse :
  • Entourages de phares :
Une épave de Renault Dauphine abandonnée dans un champ, le châssis et les ailes visiblement rongés et perforés par la rouille.
Une illustration tragique du « scandale de l’acier » : de nombreuses Dauphine, comme celle-ci, étaient structurellement compromises en quelques années.

L’Héritage de la Rouille

Cet échec cuisant a servi de leçon, non seulement à Renault mais à toute l’industrie. La Dauphine a prouvé que le succès commercial ne pardonne pas les lacunes techniques. Cet épisode a forcé les constructeurs à investir massivement dans la recherche et développement pour les traitements anti-corrosion, menant aux techniques de cataphorèse et de galvanisation généralisées que nous connaissons aujourd’hui. Ironiquement, en mourant si vite, la Dauphine a rendu ses descendantes, comme la Renault 5, bien plus durables.

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