DOSSIERS ET ANALYSES
8 faits incroyables sur la Fuego Turbo que personne ne vous a jamais révélés
Sous sa célèbre carrosserie des années 80, la Renault Fuego Turbo cachait des innovations audacieuses et des secrets de conception. De son invention qui a changé l’automobile à son lien avec le designer de la Lamborghini Countach, découvrez 8 révélations qui prouvent que ce coupé était bien plus qu’une icône stylistique, mais une véritable pionnière technologique

On a tous une image de la Renault Fuego. Pour certains, c’est une silhouette fugace croisée dans un film de l’époque, une bulle de verre et de métal qui crie « Années 80 ». Pour d’autres, c’est la voiture d’un oncle, un souvenir de sièges en velours et de plastiques futuristes. Mais sous cette carrosserie iconique, la version Turbo cachait bien plus qu’un simple badge et un sifflement rageur. Elle était le réceptacle d’innovations audacieuses, de secrets de conception et d’une ambition que beaucoup ont oubliée, voire jamais connue.
Un design bien plus savant qu’il n’y paraît

Le premier secret de la Fuego Turbo ne se trouve pas dans son moteur, mais dans l’air qu’elle fendait. Sa ligne, souvent qualifiée de « spatiale » ou de « typée 80’s », était en réalité le fruit d’une obsession aérodynamique. Conçue par le tandem Michel Jardin et Robert Opron (le père des Citroën SM et CX, rien que ça), la Fuego a passé un temps fou en soufflerie. Le résultat ? Un coefficient de traînée (Cx) de 0,34. Pour remettre les choses en contexte, à la même époque, une Porsche 924 affichait un score de 0,36. La Fuego était donc, sur le papier, plus aérodynamique que bien des sportives de renom. Cette fameuse bulle arrière, si distinctive, n’était pas qu’un caprice de designer. Elle jouait un rôle crucial dans la gestion des flux d’air pour « recoller » les filets et réduire la traînée. Chaque courbe, chaque angle était pensé pour l’efficience avant même l’esthétique, une philosophie de design où la forme découle de la fonction, chose rare pour un coupé de grande série à ce niveau de prix.
Le deuxième fait incroyable touche à son habitacle. On parle souvent de son design futuriste, de ses sièges « pétales » et de son volant monobranche. Mais saviez-vous que le dessin de cette planche de bord si enveloppante a été supervisé par nul autre que Marcello Gandini ? Oui, le maître italien à qui l’on doit les Lamborghini Miura et Countach. Alors que Gandini travaillait comme consultant pour Renault, son influence s’est immiscée dans le projet Fuego. L’idée était de créer un véritable cockpit, où le conducteur se sentirait au centre de l’action, avec des commandes satellites inspirées de l’aéronautique. Ce lien direct avec l’un des plus grands noms du design de supercars est un détail généalogique que peu de gens connaissent, et qui anoblit instantanément le pedigree de ce coupé populaire.
Un cœur de feu à la française

La Fuego Turbo, à son lancement en 1983, est devenue instantanément la voiture de série la plus rapide jamais produite par Renault. C’est notre troisième fait. Avec une vitesse de pointe frôlant les 200 km/h et un 0 à 100 km/h abattu en moins de 10 secondes, elle déposait tout ce qui portait un Losange. Ce n’était pas juste une Renault rapide, c’était une machine capable de tenir la dragée haute à des références bien plus prestigieuses. Elle incarnait la démocratisation de la performance, une philosophie que Renault appliquait avec une ferveur quasi religieuse à cette époque, insufflant l’esprit de ses victoires en Formule 1 dans ses modèles de route.
Pour y parvenir, les ingénieurs ne se sont pas contentés de greffer un turbo sur un moteur existant. C’est notre quatrième secret. Le bloc 1565 cm³ Cléon-Alu était une évolution profondément remaniée, dotée d’un échangeur air/air (intercooler) pour densifier l’air d’admission et augmenter la puissance. Ce petit radiateur, placé en façade, était la clé pour obtenir 132 chevaux fiables et constants. Mais le génie se cachait aussi dans le « drive-by-wire » de l’époque : un microprocesseur analysait en temps réel la pression du turbo et la détonation pour ajuster l’allumage. Cette gestion électronique de pointe, issue de la F1, permettait de pousser le moteur dans ses retranchements sans risquer la casse, un défi technique majeur pour une voiture de grande diffusion.
Modèle (ca. 1984) Moteur Puissance 0-100 km/h (est.) Vitesse Max Renault Fuego Turbo 1.6L Turbo 132 ch 9.8 s 198 km/h Ford Capri 2.8i 2.8L V6 160 ch 8.2 s 210 km/h VW Scirocco GTI 1.8 1.8L Inj. 112 ch 9.1 s 191 km/h Opel Manta GTE 2.0L Inj. 110 ch 10.5 s 192 km/h
Le cinquième fait est une pépite technologique qui a changé nos vies. En 1982, la Fuego est devenue la toute première voiture au monde à être équipée d’un système de verrouillage centralisé à distance par infrarouge. Le fameux « Plip », du nom de son inventeur Paul Lipschutz. Alors que les conducteurs de Mercedes ou de BMW devaient encore tourner une clé dans la serrure, le propriétaire d’une Fuego pouvait, d’une simple pression sur un boîtier, déverrouiller sa voiture. C’était de la pure science-fiction pour le commun des mortels. Cette innovation, aujourd’hui universelle, est née sur un coupé français populaire, et non sur une limousine allemande hors de prix. Un pied de nez technologique monumental.
Une icône aux multiples visages

Le sixième fait concerne sa carrière américaine, souvent résumée à un échec. Si les ventes n’ont jamais atteint les sommets espérés, la Fuego Turbo vendue par American Motors (AMC) était une version spécifique et fascinante. Pour s’adapter aux normes antipollution locales, son moteur a été porté à 1.6 litre et équipé d’une injection Bosch L-Jetronic, mais sa puissance était bridée. Plus intéressant encore, la communication d’AMC tentait de la vendre comme un produit de luxe, un « executif coupé » européen, bien loin de son image de sportive populaire en France. Cette dualité marketing est un cas d’école fascinant sur l’adaptation d’un produit à un marché culturellement différent.
Version Cylindrée Alimentation Puissance Couple Fuego TL/GTL 1397 cm³ Carburateur 64 ch 103 Nm Fuego GTS/GTX 1647 cm³ / 1995 cm³ Carburateur 96 ch / 110 ch 133 Nm / 163 Nm Fuego Turbo (EUR) 1565 cm³ Turbo + Carburateur 132 ch 196 Nm Fuego Turbo (USA) 1565 cm³ Turbo + Injection 107 ch 165 Nm
Septièmement, parlons de son ambiance sonore. Les ingénieurs de Renault ne se sont pas contentés de faire un moteur performant, ils ont travaillé sur son identité acoustique. Des heures ont été passées à accorder la ligne d’échappement pour que le sifflement du turbo Garrett soit présent juste ce qu’il faut : excitant à l’accélération, mais discret à vitesse stabilisée. Ils voulaient que la bande-son de la Fuego Turbo soit une promesse de performance, une signature reconnaissable qui participe pleinement au plaisir de conduite. Cette attention portée à « l’expérience utilisateur » sonore était incroyablement moderne pour l’époque.
Enfin, notre huitième et dernier fait est un secret industriel. Le succès de la Fuego Turbo a été tel en Europe qu’il a directement influencé la stratégie « Turbo » de toute la gamme Renault. Elle a servi de pont entre l’élitiste et bestiale R5 Turbo et des modèles plus grand public comme la Super 5 GT Turbo ou la R11 Turbo. Elle a prouvé qu’il y avait un marché énorme pour des voitures performantes, amusantes et technologiquement avancées, mais qui restaient utilisables au quotidien. La Fuego Turbo n’était pas une simple version : c’était le manifeste roulant de l’ère Turbo de Renault, une pièce maîtresse qui a défini l’image de la marque pour toute une décennie.
La Fuego Turbo était donc bien plus qu’un physique. C’était un concentré d’ingéniosité, une pionnière technologique et un jalon essentiel dans l’histoire de la performance à la française. En grattant le vernis de la nostalgie, on découvre une machine profondément intelligente et audacieuse. Peut-être est-il temps de la regarder, non plus comme une curiosité des années 80, mais comme l’une des sportives les plus sous-estimées de son temps.
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